Fictions

by Jorge Luis Borges | Other |
ISBN: 2070366146 Global Overview for this book
Registered by wingsouramwing of Genève, Genève Switzerland on 12/25/2016
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Journal Entry 1 by wingsouramwing from Genève, Genève Switzerland on Sunday, December 25, 2016
Jorge Luis Borges mourut en 1986 à Genève.

Précision: ce qui suit n'a aucun rapport avec le livre. Je ne déflore donc rien du tout. Piquez donc sans désemparer des cornichons.

* se réveilla en sursaut, en raison d'un cauchemar. Il attendit que ses battements de coeur se calmassent avant de s'asseoir sur le bord du lit. Se sentant enfin d'attaque, il se leva. Se débarbouilla sans conviction, comme si un doute le taraudait.
"Bien entendu, mon rêve s'est volatilisé à mon réveil", se dit *. De la tempête nocturne qui avait agité son sommeil, * ne se rappelait que des bribes: un voyage dans un train dont les wagons étaient pourvus de baies vitrées panoramiques. A ceci près que le train circulait de nuit au bord d'un grand lac, voire d'une mer. Et il se trouvait seul dans le wagon, couché dans un lit. Sans doute une réminiscence des wagons-lits.
* se tartina quelque chose avec de la confiture et du beurre. Et ce, tandis que la radio parlait. Un bulletin de nouvelles était diffusé sur les ondes. Bizarrement, *, qui s'intéressait sans exagération à "l'actualité", culturelle, politique (moins que la précédente) et plus rarement sportive (sauf durant les Coupes du monde de foot, et encore, cet intérêt allait faiblissant) ne comprenait quasiment
rien à ce que débitait le journaliste radiophonique.
"De quoi cause-t-il, ce gugusse ?" se demanda, perplexe, *.
Des noms propres inconnus surgirent du poste. Non, il ne
voyait pas qui c'était. Un chanteur ? Un ministre ? Un conseiller fédéral ? Un athlète de haut niveau ? W. et H. semblaient défrayer la chronique, sans que * en ait entendu parler.
- Certaines personnes connaissent une célébrité instantanée... commenta * carrément à voix haute.
Le quart d'heure de renommée mentionné par l'artiste Andy Warhol prenait quelquefois une singulière tournure.
* sortit de chez lui.
Les arbres corsetés de béton qui servaient d'ornement à sa rue avaient changé. Ce n'étaient plus les mêmes essences.
"Ils les ont tous bazardés, les autres, et remplacés en une nuit ?" s'interrogea-t-il. "Pour une fois que les édiles foncent à plein régime !"
* prit un bus et descendit là où il travaillait, rue du Nord. Enfin, plus exactement, sept arrêts de bus plus loin que celui situé tout près de chez lui. Il travaillait à sept arrêts de bus de son domicile. Ni six ni huit. Sept. Point barre.
Sauf que...
"Je ne reconnais plus les lieux", s'inquiéta-t-il.
Il crut s'être trompé de rue. Chercha une plaque bleue de rue. En effet, il se trouvait à la rue Usain Bolt.
"Oh m..., je me suis gouré", se dit *, alors qu'il avait bel et bien compté sept arrêts. Ce contretemps fit monter en lui une étreinte d'anxiété.
- Excusez-moi, Madame, demanda *, est-ce la rue du Nord ici ?
Une femme passant par là, * jugea judicieux de lui poser la question.
- La rue du Nord ? s'étonna la piétonne, une femme dans les soixante ans. Mais vous revenez d'exil fiscal ou quoi ? Il y a un bon bout de temps qu'elle a été rebaptisée rue Usain Bolt ! Ou bien, Monsieur, êtes-vous un immigré ?
- Non, Madame, je suis d'ici, né dans la ville, citoyen du pays... Je ne crois pas avoir appris récemment l'histoire de la rue Bolt. Hier, j'ai travaillé dans cette rue et c'était la rue du Nord, enfin, il me semblait que... euh...
Il se tut, gêné. D'autant que son lieu de travail avait, disons, comment formuler cela ? Disparu. Oui, disparu. Un autre bâtiment avait comme poussé à la place de son entreprise. De la boîte qui l'employait, en tout cas.
- Désolée, Monsieur, je ne peux pas vous aider si vous revenez d'un long séjour à l'étranger... susurra la passante avant de s'éclipser vivement.
* ne rêvait pas. Ne cauchemardait plus. "Sa" boîte avait cédé la place à un autre édifice. Il tenta d'entrer. Mais un vigile lui demanda s'il avait un badge.
- Oui...
Il sortit le badge de chez M...
- Eh, mais ce n'est pas valable ici, Monsieur ! Ici, c'est C... et R... qui ont fusionné. Je ne connais pas la firme M...
- Mais j'ai bossé ici hier encore !
- Impossible. J'aurais vu votre badge. Votre nom ?
* s'identifia.
- Vous ne figurez pas dans la liste, Monsieur.
Apeuré, * trouva refuge dans un bistro. Il lui sembla fugacement que les voitures différaient des modèles habituels.
Le bistro proposait des boissons bizarres. Certes, le café croissant existait, mais qu'était donc le "wartburg mitigé" ? De la bière ?
Il en commanda un pour voir. Peut-être à la rigueur pour boire. On lui servit un jus trouble qui sentait la pinède et l'enfance. Quoique l'odeur de l'enfance fût ardue à définir. Mais la boisson lui rappela son enfance par un biais incompréhensible. Peut-être l'odeur de caramel...
Mais la peur le saisit lorsqu'il repéra un petit poster avec la légende "président de la VIe République". Il ne connaissait pas la tronche présidentielle en quadrichromie sur l'affiche. Comme si une élection avait eu lieu à son insu ! Comme si la France avait changé de République en une nuit !
- Pardon, mais qui est le président sur ce poster ? demanda, hébété, *.
Des rires jaillirent.
- C'est ***, ironisa un consommateur.
* ne connaissait pas du tout ce nom. Aussi énigmatique que si un voyageur temporel parti de 1880 avait vu un portrait de Valéry Giscard d'Estaing ou de François Hollande.
- Quand a-t-il été élu ?
- Mais, voyons, en 2052, vous débarquez ou quoi ? répondit le barman.
* devint blême comme une serviette de bain blanche sortant d'un séchoir à linge. Ainsi, il avait glissé dans le temps, abouti après 2052, puisqu'on parlait de 2052 comme d'un temps révolu.
Il défaillit.
Les robots qui le conduisirent en smart ambulance à l'hôpital le plus proche veillèrent à ne pas le secouer. Il se réveilla en douceur dans un centre de réhabilitation psychique. "Je ne suis pas fou", songea-t-il.
- J'aimerais retourner en 2016... implora-t-il, quand une opératrice sanitaire de niveau 1 (jadis, on disait infirmière) s'avança vers sa masse corporelle alitée.
- Allons, allons, nous croyons toujours aux voyages spatio-temporels ? Personne ne peut retourner en 2016, Monsieur. Il faudra vous y faire. Même si c'est un fait, ne le prenez pas mal, vous paraissez drôlement jeune pour votre âge.

Journal Entry 2 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Monday, December 26, 2016
Cet article n'existe qu'en russe, mais Москва в XXIII веке, Moscou au XXIIIe siècle, on le trouve sur Wikipedia: en 1914, des cartes postales "futuristes" imaginaient Moscou au 23e siècle. Place Loubianskaïa, place Rouge, Parc Petrovski, etc.

https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%9C%D0%BE%D1%81%D0%BA%D0%B2%D0%B0_%D0%B2_XXIII_%D0%B2%D0%B5%D0%BA%D0%B5 (le lien fonctionne, malgré l'étrange apparence)

Journal Entry 3 by wingsouramwing at Rue Édouard Rod in Genève, Genève Switzerland on Tuesday, December 27, 2016

Released 7 yrs ago (12/27/2016 UTC) at Rue Édouard Rod in Genève, Genève Switzerland

WILD RELEASE NOTES:

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)
Profitez du présent, n'attendez pas après-demain.


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