Le bookcrossing fait voyager des livres.

Récupéré dans une armoire à livres drôlement pleine, qui se situe derrière le temple réformé de Carouge, place des Charmettes.
Les deux petites armoires regorgent de livres, autant se passer le mot. Même la boîte à troc rue du Vieux-Canal est saturée :)
Alors autant en profiter.

P. 36: Et cette fois, le repas est plus riche. Cailles, perdrix, faisans servis en sauce, plats de côtes de gazelle puis de fruits se succèdent pendant que le colonel discute avec les cheikhs...

Trains, selon p. 15:
Le Caire-Louqsor, Louqsor-Ouadi Halfa puis Ouadi Halfa-Khartoum.
657.9 km, 599,4 km puis Ouadi Halfa-Khartoum = 935.9 km. Donc distance totale Le Caire-Khartoum: 2193.2 km.

Je ne bats aucun record. Ni n'aspire à le faire. C'est un livre 📖 qui se lit vite. Bien aimé. Un Libanais au Soudan et en Égypte. Voire dans la grande révolte arabe du temps de T. E. Lawrence.

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)


Pour la rencontre mensuelle.

Pris à la réunion au restaurant du Simplon. J'ai vu que l'auteur dirige le département de lettres françaises de l'université Saint-Joseph de Beyrouth, alors il est possible que ma belle-fille le connaisse car c'est là qu'elle a fait ses études.
Et j'aime bien la couverture
Je remémore ma balade à dos de dromadaire dans le Sahara, ça tangue comme un bateau sur la mer - "ships of the desert".

Plus tard: oui, l'auteur était le prof de ma belle-fille et a approuvé sa thèse de fin d'études.

Commencé hier, lu le premier chapitre. Les deux premières pages comportent 4 phrases, et la dernière phrase n'a que 4 lignes, ce qui donne une idée des autres. Quatre points finaux, beaucoup de virgules. J'ai dû m'accrocher, c'est presque du Proust. Finalement je suis arrivée à Khartoum, je reprendrai le voyage aujourd'hui.

j'ai de la peine avec ces batailles dans le désert - les fusils, le sang, les bannières, toujours les bannières... j'ai connu un désert plus paisible, où les Bédouins se lèvent avant l'aube pour ramasser des brindilles, faire le feu, préparer le pain qui cuit dans le cendre pendant que le soleil se lève; on le mange tout chaud à l'abri d'une dune.

Mais j'ai aussi vu le fantasia qui rappelle ces batailles, les courses de chameaux, les cris, les tirs en l'air... Deux souvenirs: des méharis blancs qui se sont échappés et ont couru loin, loin, pour disparaître au-delà de l'horizon. Et la danse des cheveux: une rangée de jeunes fillesagenouillées qui enlèvent le foulard et relâchent leurs longs cheveux, les faisant danser au rythme de la musique. Et moins agréable, les photographes suisses qui refusaient d'entendre les appels du haut-parleur "les photographes sont priés de quitter le champ"; ces gens se croyaient tout permis, et c'était très gênant car je voyageais avec eux.

Parfois un mot me surprend: p. 17: "il y a déjà déposé les alluvions de dizaines d'années de voyage à travers le pays." Mon appart est plein d'alluvions aussi.
p. 31: "il le scrute de son oeil en nénuphar"
p. 136: la grande joaillerie du ciel

Il mentionne aussi quelque part les bains du désert...??? Dans le désert à Douz, il y avait du vent, le sable volait et râpait le corps, je n'ai jamais été aussi propre. (Il y avait seulement de l'eau en bouteilles plastique, pour boire.) J'ai compris que les habitants du désert n'ont pas besoin de se laver. C'est sec, on ne transpire pas.

Commence alors le périple rocambolesque d'un petit palais en pièces détachées, acheté à Tripoli en Lybie et transporté vers l'Égypte à dos de chameaux. En route, il devient le propriété du Libanais Samuel, notre héros, grand-père du narrateur. La caravane s'agrandit, s'y ajoutent des tribus divers, des "gueux", des statues antiques en marbre... A une trentaine de pages de la fin, on est à 100km au sud de Damas, près du chemin de fer et un train en panne, avec ses passagers autrichiens et allemands.

On arrive enfin au Liban où Samuel offre la vue des pentes verdoyantes de la Bekaa en guise de cadeau à tous ceux qui l'ont accompagné.
Je ne dévoile pas les évènements de la fin mais j'ai bien aimé.

J'aurais aimé un plan pour suivre la route, même si Samuel n'en avait pas.

Mais ces bannières partout - même quand il n'y en a pas: la fumée devient bannière...

pour la réunion