Autopsie d'une imposture : L'affaire Ranucci

by Gérard Bouladou | History |
ISBN: 2848140348 Global Overview for this book
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Journal Entry 1 by wingsouramwing from Genève, Genève Switzerland on Friday, April 8, 2011
Dans cet ouvrage paru plus de trente ans après les événements (1974-1976 pour l'affaire Ranucci) l’ancien policier Gérard Bouladou revient donc sur la très médiatique affaire Christian Ranucci. L’auteur de cet ouvrage a interrogé autant qu’il a pu les personnes concernées par ce célèbre dossier et dédie son livre, non aux jurés d’Aix-en-Provence comme Gilles Perrault en préambule du Pull-over rouge, mais à toutes les personnes que l’affaire Ranucci a fait souffrir.
Bouladou croit à la culpabilité de C.R., au rebours de Gilles Perrault. Autopsie d’une imposture s’applique à déconstruire l’argumentation avancée par Perrault dans Le Pull-over rouge. Le lecteur peut donc suivre Bouladou revisitant un par un des pans entiers du discours de Perrault, notamment en ce qui concerne les éléments suivants:

La date sur l’étiquette d’un scellé judiciaire renfermant l’arme du crime (le couteau à ressort) est celle du 5 juin 1974, alors que le couteau a été retrouvé le 6 juin 1974. Perrault avait présenté ce décalage temporel comme l’indice alarmant d’une falsification, d’une manipulation, arguant que les policiers avaient fait semblant de découvrir un couteau qu'ils possédaient en fait déjà. Bouladou précise que selon les usages de la procédure policière, la date inscrite sur une étiquette de scellé est celle de l’ouverture de l’information judiciaire, en l’occurrence le 5 juin 1974, puisque le dossier a été ouvert ce jour-là, jour de la découverte du corps de la jeune victime de 8 ans sous les branches d’épineux. Il n’y a donc pas, expose Bouladou, de tricherie sur la date ni de complot.
Perrault met en doute le témoignage des époux ayant pris en chasse C.R. après l’accident de la Pomme, soulignant le fait que les conjoints auraient affirmé voir le fugitif filer avec un paquet assez volumineux, avant de modifier leur version et de parler d’un enfant et non plus d’un paquet. De quoi mener G.P. à croire que le témoignage des poursuivants (voir mon commentaire sur Le Pull-over rouge) a pu être arrangé en coulisse. Bouladou exhume un télégramme officiel qui, dès le moment du dépôt de plainte des accidentés pour délit de fuite, mentionnait que le fugitif était accompagné d’un enfant. On savait donc, selon Bouladou, d’emblée que C.R. n’était pas seul à bord. Bouladou croit que l’expression paquet volumineux résulte d’une erreur de procès-verbal, quelqu’un a peut-être comparé l’acte de tirer l’enfant hors de la Peugeot à l’extraction d’un paquet encombrant et la métaphore a fini sur le papier.
A l’argument selon lequel Ranucci aurait été interrogé dix-neuf heures d’affilée, Bouladou oppose le fait qu’en garde à vue, il a pu dormir, que plusieurs heures de garde à vue ont été passées d’abord à Nice, puis en déplacement de Nice à Marseille (200 km.). Pas de feu roulant de questions durant dix-neuf heures, note Gérard Bouladou.
Perrault cite Ranucci qui craque en garde à vue : Je ne suis pas un salaud ! Bouladou cite Ranucci en entier, lorsqu’en effet, devant l’attaque directe de l’épouse du poursuivant qui lui dit C’est vous, ne mentez pas, c’est vous qu’on a vu fuir avec un enfant !, le gardé à vue s’effondre. Il prononce les mots suivants : Oui, c’est moi ! Je ne voulais pas la tuer ! Je ne suis pourtant pas un salaud ! La seule pression subie par C.R. aura été, là, l’apostrophe sèche d’une femme qui avait assisté à sa fuite, sans matraquage à la mode de la guerre du Vietnam ni torture à l’acide sur le pénis. Non seulement il avoue, commente Bouladou, mais Ranucci donne des preuves. Personne d’autre que le ravisseur, rappelle Bouladou, n’a pu voir la fillette hésiter avant de monter dans la Peugeot. Seul Ranucci a pu entendre sa prisonnière déclarer qu’elle voulait rentrer parce que "cela allait être l’heure du repas". Des aveux prennent une crédibilité lorsqu’ils recèlent des détails connus seulement de la personne qui les profère. De surcroît, C.R. réitère ces aveux devant sa mère, redisant Je ne voulais pas la tuer, je ne sais pas ce qui s’est passé, et ajoutant Maman, pardonne-moi ! S’il était innocent, pourquoi demanderait-il pardon à sa mère ? C.R. a même raconté que quand il a donné les coups de couteau, ça allait vite… A un geôlier, aux Baumettes, C.R., raconte Bouladou, a déclaré, après lui avoir dit qu’il n’allait pas bien et qu’il n’arrivait pas à dormir : Je n’ai rien pu faire, à cause de l’accident. Le gardien lui avait dit auparavant (à peu près en ces termes) : Tu aurais pu éviter de la tuer, en la laissant filer, par exemple, la fillette. Et le prisonnier de répondre qu’il n’avait rien pu faire ! Comme s’il n’avait pas déjà "fait" quelque chose en enlevant l’enfant. C.R. a nié avoir eu une intention sexuelle mais on peut en douter, à l’énoncé de ces mots en prison. Comptait-il "faire" encore autre chose de la fille ? C’est fort probable, dans ce type de criminalité. Sinon certain.
L'arme du crime était un couteau à ressort. Hormis au procès, où il a réagi en prenant tout le monde à contre-pied, C.R. a admis que ce couteau lui appartenait. C'est sur les indications de Ranucci que les enquêteurs ont pu retrouver le couteau. L'arme était tachée de sang. C.R.: J'ai ce couteau depuis plus d'un an, je m'en sers comme d'un outil... (à peu près en ces termes, en tout cas) Difficile d'imaginer un innocent se déclarant propriétaire de l'arme du crime et aidant à la retrouver. Là encore, si quelqu'un d'autre avait commis l'irréparable avec le couteau "prêté" par Ranucci (thèse du complice) pourquoi C.R. se serait-il laissé accuser sans balancer son acolyte ? Il n'aurait pas dit "Oui c'est moi" mais "C'est pas moi qui l'ai tuée, c'est l'autre" ou quelque chose comme ça. Le pantalon de C.R. était souillé de sang, spécialement dans la poche où il avait rangé le couteau fatal.
La thèse d'un deuxième homme ne survit pas à l'argumentation de Gérard Bouladou. Il n'y avait qu'une voiture garée au bord de la route RN8bis, la Peugeot de C.R. Les poursuivants, et le patron de la champignonnière, n'ont relevé qu'un seul numéro de plaque, 1369 SG 06, celui de la Peugeot 304 coupé et non celui d'une Simca 1100 hypothétique. En plus, un pizzaiolo marseillais - mais c'est un témoignage tardif, 30 ans après les faits - a vu semble-t-il C.R. à l'affût près d'un poteau, quelques minutes avant le rapt, et l'accusé lui-même a précisé n'avoir vu personne d'autre sur le lieu du crime quand son avocat lui a posé la question. Ranucci n'avait pas d'alibi ni pour l'heure du rapt (vers 11h20-11h30) ni pour celle du crime (vers 12h45), et il a été vu près du lieu où on va découvrir le corps de la petite fille (les poursuivants le voient fuir dans les fourrés). De surcroît, ce genre d'agression d'empreinte pédophile est quasi-exclusivement le fait de "loups solitaires", spécialement si le ravisseur a 20 ans (cas différent de celui des époux Fourniret).
Alors, à la lecture de Gérard Bouladou, qu'est-ce qui a coûté la vie à Ranucci ? à part le double crime commis s'entend ? Cassant l'argumentation de Perrault, Bouladou affirme que ce qui a "perdu" C.R., ce ne sont pas des fautes de frappe dans des PV, ni des pieds-noirs, ni des "monstres", ni des tortures, mais un système de défense malhabile qui n'avait aucune chance de succès (plaider l'innocence), le comportement de l'accusé lors du procès (Que Dieu vous assiste, car vous êtes au-delà de la pitié des hommes !, lança l'avocat général face à la distance hargneuse de C.R. toisant le prétoire) l'a desservi au pire moment possible, et les démarches ambiguës d'une mère au désarroi n'ont rien arrangé. Facteurs aggravants encore (comme s'il n'y en avait pas assez, d'écueils) les mensonges de Ranucci, et la posture "en biais" de celui-ci qui s'enracinait, selon Le Forsonney, dans le déni.

Des mystères dans l'affaire ?
Il en reste, mais ils ne sont pas de nature à absoudre l'accusé. Où Ranucci a-t-il passé la 2e nuit du week-end de Pentecôte 1974 ? À Marseille ? À Salernes (Var) ? Ailleurs ? On ne le saura jamais. Je n'étais vraiment pas clair... a confié Christian Ranucci à propos de son état le lundi de Pentecôte, le matin où il a enlevé la fillette. Outre le fait qu'il n'a jamais été clair dans ses propos, lundi de Pentecôte 1974 ou pas, qu'il n'a jamais imploré le pardon ni coopéré réellement avec ses avocats, que signifient ces mots "pas clair" ? Ivre ? S'il était ivre, il pouvait dire "J'étais bourré" plutôt que "pas clair". A-t-il pris une drogue, comme le suggère Bouladou ? En l'absence de prélèvements toxicologiques qui ne se pratiquaient pas en 1974, illusoire de le savoir. Le fait que C.R. ait grillé tout son argent lors de ce week-end indiquerait-il qu'il l'a "claqué" pour acheter de la drogue dimanche soir ? Ou est-ce une supputation idiote ?
Enfin, autre énigme, la pire, le mobile: Pourquoi a-t-il massacré la fillette ? L'affolement ? Crainte d'être découvert en situation irrégulière ? Déstabilisé par un événement inattendu (la collision), C.R. au psychisme fragile aurait perdu tout contrôle de lui-même et tué sauvagement. En théorie, si l'enfant criait, il aurait pu la planter là et filer ("Je n'ai rien pu faire", confiera C.R. au maton). La victime en aurait été quitte pour pleurer d'abondance, aurait attiré l'attention d'un automobiliste qui aurait appelé la police et personne n'eût été tué et un paumé de 20 ans n'aurait pas pris l'ascenseur pour l'échafaud. Mais avec des "si"... Sa perte de contrôle (y compris de la voiture, puisqu'il a grillé un stop) s'explique-t-elle par la consommation de substances levant des inhibitions fondamentales ? S'il a pris quelque chose pour se donner "le courage" de passer à l'acte, cela suppose forcément la préméditation au moins du rapt, voire de la suite, parce qu'un tel rapt sans suite sexuelle me semble non crédible. Que C.R. n'ait été à l'aise qu'en parlant à des enfants est possible, l'enfant incarnait peut-être pour lui le bonheur insouciant auquel il n'avait pas eu droit (23 déménagements dans l'enfance, peur de la vengeance du père); mais dans cette dynamique, on n'en vient pas à tuer. Il a dû "s'aider" à franchir la ligne rouge, sans se douter du péril dans lequel il se placerait, d'où sa tentative de couvrir peut-être son trip toxique sous un récit de beuverie marseillaise que nul n'a cru: C.R. ne buvait souvent que de l'eau et des jus de fruits.

Je trouve que la balance penche du côté de la culpabilité de façon massive. On peut recenser des éléments accablants pour C.R. mais pas démolir l'accusation ni l'acculer à quia. Du moment qu'à lire G.B. la culpabilité paraît évidente, je me dis que l'accusé a été mal défendu et a gâché ses chances (minces) d'obtenir une clémence quelconque. Après être revenu sur ses aveux, C.R. n'a toutefois jamais déclaré Ce n'est pas moi mais a feint l'amnésie. Je n'ai pas perdu la mémoire, mais seulement, je n'arrive pas à admettre a-t-il confié aux psys, tuant du coup toute chance de se faire réellement passer pour un amnésique. En termes de stratégie et de gouvernance humaine, c'est le 3e avocat, André Fraticelli, celui qui a renoncé à plaider, qui a eu raison: ses pires prédictions se sont réalisées, plaider l'innocence était trop invraisemblable pour que cela marche auprès des jurés. Paul Lombard et Jean-François Le Forsonney ont, eux, plaidé l'innocence (et l'acquittement) de leur client qui pourtant n'avait que trop avoué, comme l'a dit la juge d'instruction à un moment donné. Comme quoi... c'est quelquefois celui qu'on n'écoute pas qui avait raison. Pas toujours, mais là, c'est patent. Pour en revenir à la fausse amnésie, durant le procès, Ranucci affirme ne pas se rappeler le crime - c'est le trou noir entre l'accident et le moment où il se réveille assis sur la banquette arrière de sa voiture, selon lui - mais coupe la parole au président en l'exhortant à suivre l'ordre chronologique ! Amnésique, mais pointilleux, expert dans l'ordre chronologique de ses propres dépositions ? Bizarre autant qu'étrange... Le "trou de mémoire" de Christian Ranucci tombe décidément trop bien, puisqu'il englobe comme par hasard le moment du meurtre ! Et selon Gérard Bouladou, en écrivant son "Récapitulatif" en prison entre 1974 et 1976, Ranucci a avant tout cherché à se convaincre lui-même de son innocence, et non à persuader les enquêteurs, la juge ni les jurés, d'où sans doute l'échec de la stratégie défensive brouillonne de Ranucci. Dans une interview publiée sur le web, l'avocat de C.R. Jean-François Le Forsonney (1949-2011)* fait remarquer que du moment qu'il avait une conviction (être innocent, en l'occurrence**) C.R. s'attendait à ce que "sa vérité" aille de soi aux yeux des autres, et que ce préjugé a posé un grave problème. André Fraticelli, dans Le Pull-over rouge, déclare quasiment la même chose: quand Ranucci s'agrippait à sa vérité, il ne se demandait pas si elle était ou non acceptable par autrui. Il a attendu le procès comme si ce rite judiciaire allait "o-bli-ga-toi-re-ment" démontrer, faire jaillir son innocence devant toute la salle et se conclure par Excusez-nous, Ranucci, vous êtes libre désormais, ce n'était pas vous l'assassin. Ensuite, C.R. comptait partir avec sa maman au Venezuela; il avait même commencé à apprendre l'espagnol, aux Baumettes ! Il prévoyait même de réclamer deux billets d'avion au président Valéry Giscard d'Estaing lui-même ! Il n'avait qu'une idée, sortir de là commente André Fraticelli dans Le Pull-over rouge.
*l'entretien avec Le Forsonney est publié sur le portail dossier-affairescriminelles.org (slash) Dossier Ranucci. Je suis un peu étonné d'une des réponses de F. qui d'abord explique la différence entre mensonge et déni, ensuite raconte que dans le déni, un accusé "pinaille" sur des détails (ce qu'a fait Ranucci) et ensuite Le Forsonney recule en se demandant si son client était ou non dans le déni, affirmant que seul un psy pouvait le savoir, alors que lui, l'avocat, vient d'expliquer sa vision du phénomène du déni ! Et dans cet entretien, à part cette étrange valse-hésitation, Le F. raconte les dernières minutes de C.R. le matin du 28.7.1976, affirmant que le condamné était comme absent, apathique, et qu'il a demandé "Réhabilitez-moi !" alors que selon un ancien aide-bourreau, C.R. n'a pas demandé qu'on le réhabilite, primo, et secundo, le condamné avait le souffle court, il avait peur en marchant vers la guillotine. Le F. soutient encore la thèse de la portière bloquée de la Peugeot et demande "Qu'a-t-il donc vu ?" en parlant de Ranucci...
**révélateur, l'échange rapporté dans Le Pull-over rouge entre Le F. et C.R.; l'avocat annonce qu'il va plaider l'innocence et avertit son client: Si vous craquez, ça fiche tout par terre, vous comprenez ? et Ranucci: Il n'y a pas à craquer ou ne pas craquer, je suis innocent, c'est tout ! Sauf que justement, ce n'était pas tout, il eût fallu être convaincant, or plaider l'innocence ne sonnait pas crédible puisque C.R. n'avait que trop avoué, et le "Récapitulatif" de C.R. s'adressait à lui-même, en vase clos, donc en-deçà de ce qui se passe dans une cour de justice.
Je rappelle ici par équité l'existence du texte suivi de "La République des Ombres" sur Médiapart, où ce média présente une version des événements créée et élaborée de façon détaillée, complexe, afin d'y intégrer tous les propos de C.R. tirés de ses notes de prison en les prenant pour une base de vérité. Mais ce blog réinvente les événements, niant la poursuite par les Aubert et affirmant que C.R. s'est évanoui dans sa voiture alors que la Peugeot était vide quand les Aubert l'ont rejointe. Il y a un gros "hic" avec le texte de Médiapart: si un tueur inconnu ayant parqué sa voiture chemin de la Doria - selon le scénario proposé aux lecteurs par Médiapart - a enlevé la fillette, l'a rattrapée alors qu'elle fuyait et massacrée sauvagement, sans que C.R. ait vu cet inconnu, pourquoi Christian Ranucci aurait-il déclaré "Oui, c'est moi, je ne voulais pas la tuer !" Pour vivre l'aventure d'endosser le crime d'un autre ? Je ne peux accréditer pareil mythe. Ranucci a avoué, c'était donc lui. S'il avait - pure hypothèse - vu le tas de branches épineuses, y avait farfouillé et découvert la petite morte avant, paniqué - imaginons - de replacer lesdites branches sur elle ensuite (que ne fait-on pas de bizarre quand on est paniqué ?) il aurait soit couru à la police, soit, s'il ne voulait pas être pincé pour son délit de fuite, filé à Nice, et une fois chopé, C.R. aurait "craqué" en d'autres termes. Il aurait dit quelque chose comme "J'ai vu le cadavre, j'ai eu peur, j'ai d'abord vu un tas de branches, j'ai fouillé dedans, puis j'ai tout remis en place et j'ai fui" mais pas "Je ne voulais pas la tuer". Si C.R. était tombé sur l'enfant déjà trépassée, tuée par un autre, il n'aurait eu aucune raison de préciser s'il voulait ou non la tuer, cela n'aurait eu aucun sens.

Éléments accablants contre Christian Ranucci:
1. le couteau lui appartient, il est taché de sang, il déclare le posséder "depuis plus d'un an" et aide la police à le retrouver en donnant des indications précises
2. il a avoué et raconté l'hésitation de la petite à monter dans sa voiture, sa pause cigarette, détails connaissables de lui seul
3. le corps de la victime a été retrouvé sous un tas de branchages d'épineux, or C.R. lors de sa garde à vue avait des écorchures comme celles causées par une végétation épineuse
4. C.R. n'a aucun alibi et les conjoints poursuivants n'ont vu personne d'autre que lui fuir vers les fourrés avec un enfant
5. C.R. avait déjà eu des penchants pédophiles, poursuite d'une fille jusque dans son escalier, et, avant, selon un mode opératoire proche du rapt de la fillette, son "escapade" d'une heure dans un parking en sous-sol niçois avec le petit garçon avec qui il a conversé en le gavant de bonbons
6. il n'y avait aucune autre voiture stationnée près des fourrés hormis celle conduite par C.R.
7. la portière gauche de la Peugeot n'était pas coincée après la collision, de sorte que C.R. a pu sortir par le côté conducteur, contourner sa voiture par l'avant ou l'arrière et ouvrir la portière passager, faire sortir (en la tirant rudement sans doute) la petite et filer avec elle dans les fourrés, juste trop tard pour se soustraire au regard des poursuivants qui ont eu le temps de le remarquer.
8. sa lettre à sa mère, il aurait suffi d'un clou sur la route, et, écrit-il, l'accident et ses conséquences (sic !) n'auraient pas eu lieu. Cela peut ressembler à un aveu voilé. En écrivant en ces termes à sa mère, C.R. se connecte directement aux faits horribles qui ont eu lieu, puisqu'il laisse entendre que s'il n'avait pas pu accéder au lieu de l'horreur, celle-ci n'aurait pas eu lieu. Cela semble limpide. Après tout, si le meurtre au couteau de la malheureuse enfant avait été perpétré, commis par "un autre", Christian Ranucci aurait pu crever les 4 pneus, être donc empêché d'arriver jusqu'au lieu où sera découvert le corps, le meurtre aurait eu lieu quand même. Si c'est, comme C.R. le suggère lui-même, sa présence sur les lieux qui rend possible l'horreur, c'est qu'il en est l'acteur principal et même unique puisqu'il a déclaré n'avoir vu personne d'autre sur place.

Éléments atténuants: Jeunesse de l'accusé, pas d'antécédents pénaux (les 2 actes pédophiles antérieurs, escapade en sous-sol avec le petit garçon niçois et course-poursuite avortée de la fille dans la rue et dans l'immeuble, n'ayant pas été sanctionnés) personnalité instable, psychisme fragile, mythomanie, enfance ballottée et vécue avec une ombre d'insécurité (spectre du père), rapport psychiatrique faisant état d'une bonne possibilité de réinsertion. Aucun élément innocentant n'existe, par contre.

Journal Entry 2 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Saturday, April 9, 2011
Moi qui ne connaissais pas grand-chose à l'affaire Ranucci (à part l'émission "Faites entrer l'accusé" présentée par Christophe Hondelatte) j'en ai énormément appris en lisant cet ouvrage... qui met à mal la thèse habituelle défendue par Perrault et les partisans de l'innocence de Christian Ranucci. Evidemment, c'est un livre assez dur. Cf. l'entretien avec Meyssonnier, dans la dernière section, ou les propos tenus par C.R. quand il est confronté aux conjoints Aubert dans le bureau de la PJ.

Journal Entry 3 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Friday, May 13, 2011
Bookring:
- C-Maupin
- Androline
- ...
- Rivax (en dernier)

Journal Entry 4 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Monday, May 16, 2011

Released 12 yrs ago (5/16/2011 UTC) at Genève, Genève Switzerland

CONTROLLED RELEASE NOTES:

ring: envoyé à C-Maupin.

Journal Entry 5 by C-Maupin at Saint-Rémy-lès-Chevreuse, Ile-de-France France on Thursday, May 19, 2011
Bien reçu, merci Souram !

Journal Entry 6 by C-Maupin at Saint-Rémy-lès-Chevreuse, Ile-de-France France on Thursday, May 26, 2011
J'ai trouvé ce livre très intéressant et convaincant.
La lecture du pull-over rouge m'avait fait douter, sans toutefois me convaincre de l'innocence de Ranucci (mais je m'en souviens mal, il y a longtemps que je l'ai lu).
J'ai apprécié la démarche rigoureuse de l'auteur et la clarté de son exposé.
Merci, Souram, d'avoir partagé ce livre.
Je le ferai suivre quand Gérard l'aura lu.

Journal Entry 7 by C-Maupin at Saint-Rémy-lès-Chevreuse, Ile-de-France France on Thursday, June 16, 2011
Commentaires de Gérard :
Je l'ai lu ; il va donc suivre…

Pas grand chose à ajouter aux commentaires précédents, si ce n'est que la rédaction présente diverses maladresses, reconnues par l'auteur lui-même.
Mais, peut-être que cela le rend encore plus convaincant : on sent vraiment qu'il cherche la vérité, plutôt que de produire un best-seller !

Journal Entry 8 by Tchoutora at Wezembeek-Oppem, Vlaams-Brabant / Brabant Flamant Belgium on Wednesday, June 22, 2011
Je l'ai bien reçu (depuis déjà 2-3 jours), merci C-Maupin. Tous les rings auxquels je suis inscrite arrivent +/- en même temps, alors je vais procéder par ordre (j'en ai deux avant celui-ci), mais je vais avancer efficacement, promis !

Journal Entry 9 by Tchoutora at Wezembeek-Oppem, Vlaams-Brabant / Brabant Flamant Belgium on Tuesday, July 19, 2011
Après la lecture du "Pull-over rouge", il y a quelques années, j'étais plutôt convaincue de l'innocence de Christian Ranucci. Et puis je lis celui-ci... et je suis plutôt convaincue du contraire !
Déjà, rien que cela, ça mérite réflexion... sur l'esprit critique, sur l'influence du style dans un argumentaire, sur la fiabilité des sources.

Et puis, au bout de ma lecture, je me dis que Gilles Perrault aurait sans doute mieux fait, pour sa crédibilité, de s'en tenir à son combat contre la peine de mort...

Merci Souram de nous avoir fait partager cette lecture !

J'attends maintenant de savoir à qui faire passer le livre... Rivax ?

Journal Entry 10 by Tchoutora at A BookCrosser, A Bookcrossing member -- Controlled Releases on Monday, September 12, 2011

Released 12 yrs ago (8/30/2011 UTC) at A BookCrosser, A Bookcrossing member -- Controlled Releases

CONTROLLED RELEASE NOTES:

Oups, je m'aperçois que j'ai oublié de faire ma release note ! Le livre a été posté le 30 août à destination de Rivax. J'espère qu'il l'a bien reçu. Bonne lecture à toi.

Journal Entry 11 by Tchoutora at Wezembeek-Oppem, Vlaams-Brabant / Brabant Flamant Belgium on Friday, October 14, 2011
Ce livre posté le 30 août est enfin arrivé... chez moi !!!! :-(
Je vais donc prendre contact avec rivax pour vérifier l'adresse et puis refaire une tentative d'envoi...

Journal Entry 12 by Tchoutora at Genève, Genève Switzerland on Thursday, September 27, 2012

Released 11 yrs ago (9/25/2012 UTC) at Genève, Genève Switzerland

CONTROLLED RELEASE NOTES:

Après une longue période de repos (et d'oubli) sur une étagère, ce livre retourne enfin chez son propriétaire !
Je l'ai posté mardi soir, Souram, il devrait arriver prochainement. Merci encore de me l'avoir prêté et toutes mes excuses pour l'avoir gardé aussi longtemps !

Journal Entry 13 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Friday, September 28, 2012
Je l'ai reçu aujourd'hui, merci, Tchoutora.

Journal Entry 14 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Tuesday, October 1, 2013
Il partira chez Ticianounette.

Journal Entry 15 by wingsouramwing at La Grave, Provence-Alpes-Côte d'Azur France on Tuesday, October 1, 2013

Released 10 yrs ago (10/2/2013 UTC) at La Grave, Provence-Alpes-Côte d'Azur France

CONTROLLED RELEASE NOTES:

Pour Ticianounette.

Journal Entry 16 by Ticianounette at La Grave, Provence-Alpes-Côte d'Azur France on Monday, October 7, 2013
Reçu aujourd'hui en main propre de ma factrice! Merci souram! Je m'y mets dès que possible!

Journal Entry 17 by Ticianounette at La Grave, Provence-Alpes-Côte d'Azur France on Tuesday, January 28, 2014
Et voilà tout juste fini! J'avais commencé ce livre il y a déjà pas mal de temps, puis abandonné, puis repris et re-abandonné, et repris aujourd'hui et lut enfin d'une traite!
J'ai bien aimé lire ce livre de Gérard Bouladou. Notamment pour son sens de la précision sur les nombreux rapports de cette affaire, les diverses confrontations...mais justement c'est ce manque de précision, notamment à la fin de l'ouvrage qui m'a aussi fait tiquer! Comme tu avais put le signaler au crayon papier Souram, il y a 3 incohérences sur des prénoms...plus que troublantes! Bon certes elle ne font pas partie intégrante de l'affaire Ranucci mais tout de même, pour quelqu'un qui critique de long en large le manque de précision de Perrault, j'ai du mal à comprendre ces erreurs...alors après peut-être bien que l'écrivain en Bouladou commençait à fatiguer aux fur et à mesure de l'écriture des pages!
Concernant l'affaire, Perrault, en toute méconnaissance des faits m'avait convaincue de l'innocence de Ranucci; Bouladou s'évertue à prouver le contraire, mais mon avis actuel est bancal! Je pense que ce qui me dérange c'est surtout la condamnation à mort, mais il est fort à parier que Ranucci est certainement coupable d'une partie des faits pour lesquels il a été jugé, même si pour moi toute la lumière n'a pas été faite (la vraie personnalité de Ranucci reste pour moi un mystère). Mais l'effort de Bouladou à reprendre point par point les erreurs de Perrault m'a agacé, tout du moins dans sa formulation.
En tout cas merci Souram pour ce partage, maintenant je suis plus avisée sur le sujet et parlerai un peu plus en connaissance de cause, et sa lecture ne m'aura pas du tout ENQUIQUINER si ce n'est comme je l'ai déjà dit, la petite "guéguère" palpable entre les 2 auteurs. Mais je suis sûr que si je lis "L'ombre de Ranucci" de Perrault, paru après le premier livre de Bouladou, cette impression sera aussi présente!

Journal Entry 18 by Ticianounette at Genève, Genève Switzerland on Monday, February 3, 2014

Released 10 yrs ago (2/3/2014 UTC) at Genève, Genève Switzerland

CONTROLLED RELEASE NOTES:

Enfin en route de retour vers chez toi!

Journal Entry 19 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Thursday, February 6, 2014
Il est déjà neuf heures... Autopsie d'une imposture est de retour chez moi, merci, Ticianounette. Je l'ai retrouvé au soir d'une longue journée de boulot.
Sans qu'il y ait eu une personnalité politique d'envergure impliquée (pas de Nelson Mandela ni d'Aung San Suu Kyi dans ce dossier) l'affaire C. Ranucci a marqué les esprits comme peu d'affaires judiciaires au 20e siècle.

Journal Entry 20 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Thursday, July 12, 2018
Terrible affaire criminelle française, dans les années 1970.

Journal Entry 21 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Wednesday, September 19, 2018
Relu ce livre dense, précis, documenté, où G. B. montre que des indices convergents de culpabilité accablent Christian Ranucci. De quoi en déduire que les trois avocats du prévenu se sont trompés de combat. L'étrange personnalité de C. R., ses mensonges, sa tendance à la mythomanie, autant de cartes en main pour plaider les circonstances atténuantes. Une issue impossible en plaidant l'innocence, toutefois. Parce que C. R. avait un sérieux fil à la patte: tendance à la mythomanie et à l'auto-persuasion, enfance vécue dans la peur d'être tué, mère désorientée, multiples changements de domicile (env. 28 déménagements en 12 ans, 1958-1970) développement psycho-social incomplet/entravé*... Si le prévenu n'avait pas opté pour une stratégie offensive lors du procès, si on avait écouté l'avocat André F. (favorable à l'idée de plaider les circonstances atténuantes et non l'innocence) C. R., 20 ans lors des faits, sans antécédents pénaux, aurait pu éviter l'exécution. De peu, toutefois (comme Patrick Henry) dans le meilleur des cas.
*sur le portail "Ranucci, peut-on douter ?" l'interview d'un ancien camarade de service militaire (qui servit à Wittlich, RFA comme Ranucci) donne des idées sur la personnalité de C. R. parfois étrange, son calme apparent soudain brisé par des réactions disproportionnées en cas de "vague" émotionnelle (je simplifie, je ne suis pas psy)

Sur une carte Google même schématique, on peut trouver le carrefour de la Pomme à Belcodène (Bouches-du-Rhône). C'est le lieu de la collision entre C. Ranucci et Vincent M., la Peugeot contre la Renault 16.

Journal Entry 22 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Monday, September 24, 2018

J’ai revu sur la Toile l’émission de télévision «Faites entrer l’accusé» dédiée à (sic) L’Affaire du pull-over rouge, autrement dit à l’affaire criminelle Christian Ranucci.
Le programme présenté alors par Christophe Hondelatte a un peu vieilli, en raison de la publication du livre de Gérard Bouladou, «Autopsie d’une imposture». Douze ans ont passé. Le présentateur n’hésite pas à s’inspirer du livre de Gilles Perrault «Le Pull-over rouge» dans son commentaire, comme lorsqu’il ra-conte qu’à 4h13 le matin du 28 juillet 1976, la tête de Ranucci a «rebondi deux fois». Techniquement ce n’est pas vrai. L’aide-bourreau tenant la tête du condamné, il la dépose dans le panier, ne la laisse pas choir. Histoire d’avoir du respect pour le mort.
Ensuite, il est raconté que les conjoints ayant poursuivi Ranucci en voiture auraient varié dans leurs décla-rations. En fait, Alain A. – le poursuivant - a toujours parlé d’un enfant, d’un homme fuyant avec un en-fant, et non d’un paquet ni d’un objet volumineux, comme j’ai entendu dans la vidéo de l’émission. Cette dernière relaie la thèse de deux parades d’identification (tapissages) devant les époux A., alors qu’il n’y en a eu qu’une, explique Bouladou.
L’avocat – décédé en 2009, l’année de ses 60 ans – Jean-François Le Forsonney affirme que Ranucci lui a dit, le matin de l’exécution, «Réhabilitez-moi». Or, personne n’a entendu ces mots, et le PV d’exécution affiché à la porte des Baumettes (prison marseillaise) précisait que «le condamné n’a(vait) fait aucune déclaration». En se montrant pointilleux sans excès, la demande de réhabilitation diverge d’avec le récit d’un supplicié ne comprenant pas ce qui lui arrive, d’un Ranucci resté «extérieur» à ce qui se passait jus-qu’à la fin. En tout cas c’est ce que Forsonney déclare sur le site http://www.justice-affairescriminelles.org/Dossierranucci/JFLefors6.html
Mais je cherche peut-être la complexité. S’il peut songer à sa réhabilitation, Ranucci peut comprendre qu’on va le guillotiner. (A moins que ce ne soit trop dans le ton d’une supposition.)
J’ai appris que lors de la première approche de Ranucci par Forsonney à la prison, c’est en hurlant que le détenu a répondu «C’est obligatoirement moi !»
Il a été raconté que le prévenu Ranucci ne s’adressait au fond qu’à sa mère, durant les deux jours du pro-cès. J’ai eu lu que sa mère, après la sentence capitale (10 mars 1976) avait écrit à son fils pour déplorer qu’il n’ait pas eu un regard pour elle dans le prétoire. N’est-ce pas contradictoire ? Ne s’adresser qu’à une seule personne qu’on évite de regarder… Ou alors c’était la personnalité endommagée de C. R. qui abou-tissait à cette contradiction.
Au début du livre de Gilles Perrault, Ranucci ne conteste pas sa culpabilité. Perrault raconte que devant la juge Ilda Di Marino, C. R. se montre absent, comme en-dehors, sauf quand il s’emporte sur des détails, au sujet du signal stop non respecté (carrefour de la Pomme, Belcodène) ou du nombre de mètres qu’il a par-couru en voiture dans la galerie champignonnière.

Journal Entry 23 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Wednesday, September 26, 2018
J'ai lu hier qu'un autre criminel "célèbre" malgré lui avait vécu une enfance ballottée entre autres par 22 déménagements.
C'était Lee Harvey Oswald.

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