Djann

by Andréi Platonov | Literature & Fiction |
ISBN: 2221088980 Global Overview for this book
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Journal Entry 1 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Tuesday, July 24, 2012
Né à Voronej en 1899, interdit de publication à partir des années 30, Andrei Platonov mourut en 1951. Dans Djann, A.P. raconte l'aventure d'un jeune diplômé qui, au sortir de son école moscovite, se rend en Asie centrale prendre part au sauvetage d'un peuple moribond, les Djann. Le voilà dans la plaine de Sarykamych, après être descendu du train TurkSib. La mère du personnage principal, nommé Tchagataïev, est elle-même d'ascendance djann. La mission se révèle délicate: les Djann, véritables "dalits" du Turkestan, à force de souffrir et de se sentir oubliés de tous, peinent à montrer une ferme volonté de survivre, de s'arracher à leur mort lente in situ entre désert et marécages.
L'exode qui commence oscille entre marche vers la mort et anabase incertaine. Par chance, Tchagataïev reçoit un soutien a priori inattendu en la personne... d'une toute jeune fille, Aïdym. Celle-ci démontre un dynamisme que bien des adultes prématurément vieillis ne possèdent pas ! A eux deux, Tchagataïev et Aïdym tirent toute une ethnie en avant, vers un bonheur localisé "au-delà de l'horizon", dans le chapelet de villes des bassins des fleuves centraux Syr- et Amou-Daria: Khiva, Ashgabat, Ourguentch, Boukhara... une solution doit bien exister là-bas ! En route, Tchagataïev contrecarre l'ambition d'un homme qui veut vendre Aïdym comme esclave en Afghanistan: elle ne sera jamais une esclave.
La sécheresse, les privations menacent un moment la vie même du protagoniste masculin. Mourant peut-être, épuisé à coup sûr, il somnole (à moins qu'il agonise ?) au pied d'une dune: des vautours cerclent et se rassemblent, alléchés. Mais Aïdym arrive. Elle panse les plaies de son mentor, le sauve. La progression peut donc se poursuivre. Plus que jamais, l'avenir dépend d'Aïdym, la fille inespérée, de ses élans, de la femme qui pointe en elle.

Une chose est sûre: j'ai beaucoup aimé ce roman. Un Exode moderne. Une Anabase également. Précision: le peuple Djann n'existe pas. Djann transcrit phonétiquement un mot turc signifiant "âme". Quand un peuple ne croit plus à rien - pas même au lendemain - en somme, rappelle Platonov, c'est bel et bien son âme qu'il perd.

Journal Entry 2 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Friday, July 31, 2015
Djann reste un cas à part dans la littérature russe. Qu'on se rappelle la rose de Jéricho, la plante qui roule dans la steppe poussée par le vent. Aïdym, la fille qui incarne l'espoir et le désir de survivre. L'étrange Tchagataïev, le diplômé qui semble amoureux de tout un peuple, nourri par une volonté de sauver une communauté, au risque d'y laisser sa vie: un jour, les oiseaux charognards commenceront à s'intéresser à lui... L'arrivée d'Aïdym frustrera les vautours d'un macabre festin. Je trouve qu'il émane de ce roman un appel à ne pas se laisser ensabler. A ne pas plier.

Journal Entry 3 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Wednesday, September 30, 2015
Je dois admettre que Djokh le Filou, histoire d'un sacripant, souffre un peu d'avoir été publié dans le même volume que Djann, ce premier récit lui faisant de l'ombre comme pendant une éclipse.

Journal Entry 4 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Monday, April 3, 2017
Sur Wiki émerge à présent une hypothèse. Réprouvé, censuré sur l'ordre de Staline, Andréï Platonov aurait travaillé comme "nègre" littéraire, peut-être pour le compte de Mikhaïl Cholokhov...
Si je m'appuie sur la version russe de l'article Wiki, A. P. est né dans une nombreuse fratrie dont il était l'aîné (naissance en août 1899, le 16 août julien ou 28 août grégorien). La mère d'A. P. a mis pratiquement au monde un enfant par an !

Platonov rédacteur de l'ombre pour Cholokhov, là, c'est glaçant. J'estime moins Cholokhov du même coup. Ainsi, Ils se sont battus pour la patrie aurait été écrit par Platonov, nègre de Cholokhov...

A. P. né Андрей Платонович Климентов.

Journal Entry 5 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Tuesday, December 1, 2020
Relu des passages de ce livre, en l'occ. de Djann. L'un des 1ers livres que j'ai bookcrossés, en 2007. Un homme sauve un peuple qui se mourait, quelque part au Turkestan.

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