Les Bienveillantes

by Jonathan Littell | Literature & Fiction |
ISBN: Global Overview for this book
Registered by inngrid on 11/26/2006
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Journal Entry 1 by inngrid on Sunday, November 26, 2006
" En fait, j'aurais tout aussi bien pu ne pas écrire. Après tout, ce n'est pas une obligation. Depuis la guerre, je suis resté un homme discret; grâce à Dieu, je n'ai jamais eu besoin, comme certains de mes anciens collègues, d'écrire mes Mémoires à fin de justification, car je n'ai rien à justifier, ni dans un but lucratif, car je gagne assez bien ma vie comme ça. Je ne regrette rien: j'ai fait mon travail, voilà tout; quant à mes histoires de famille, que je raconterai peut-être aussi, elles ne concernent que moi; et pour le reste, vers la fin, j'ai sans doute forcé la limite, mais là je n'étais plus tout à fait moi-même, je vacillais, le monde entier basculait, je ne fus pas le seul à perdre la tête, reconnaissez-le. Malgré mes travers, et ils ont été nombreux, je suis resté de ceux qui pensent que les seules choses indispensables à la vie humaine sont l'air, le manger, le boire et l'excrétion, et la recherche de la vérité. Le reste est facultatif." Avec cette somme qui s'inscrit aussi bien sous l'égide d'Eschyle que dans la lignée de Vie et destin de Vassili Grossman ou des Damnés de Visconti, Jonathan Littell nous fait revivre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale du côté des bourreaux, tout en nous montrant un homme comme rarement on l'avait fait: l'épopée d'un être emporté dans la traversée de lui-même et de l'Histoire.

Journal Entry 2 by inngrid on Wednesday, March 28, 2007
Ce livre, c'est une performance... c'est bien écrit, très documenté, très érudit, et avec des réflexions très intelligentes sur la complexité de la guerre, les relations entre les peuples, et bien d'autres sujets, le tout sur 900 pages... J'avoue avoir eu du mal à suivre, et il m'a fallu quelques mois pour en venir à bout, mais je reste assez fascinée par les Bienveillantes.

On y suit le parcours d'un jeune officier presque sans histoires à travers la boucherie de l'Holocauste.
Intelligent, il garde son esprit critique, et une certaine distance avec la doctrine nazie. Il cherche à bien faire son travail, dans des conditions aussi humaines que possibles. Mais l'horreur de la guerre finit par révéler les aspects les plus noirs, pervers, sadiques de sa personnalité...
Vaincu, rescapé, il finira par se fondre dans une vie normale, taisant son passé, et faisant ce récit comme une thérapie.

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