Le bookcrossing fait voyager des livres.

Петропавловск-Камчатский.
Le 25 août 2015, un ours attaque une anthropologue française dans la presqu’île du Kamchatka. Nastassja Martin y était pour escalader une montagne. La Kamchatka se situe sur la côte Pacifique, dans l’Extrême-Orient russe, très loin au nord-est de Vladivostok. La ville principale est Petropavlovsk-Kamtchatski, soit « Pierre et Paul du Kamtchatka ». Le 7 septembre 1787, La Pérouse y a fait escale. Un membre de l’expédition, Barthélémy de Lesseps, a débarqué et regagné Paris en passant par l’immense Sibérie. La densité de peuplement humain de la Kamchatka est d’1,2 hab./km2. Une chaîne montagneuse au centre de la péninsule englobe 180 volcans dont 29 sont actifs. Neuf fuseaux horaires séparent la péninsule de Moscou. Et 6500 km.
volcan Koriakski. Dernière éruption terminée le 27 août 2009.

Expédition de La Pérouse. Chance folle, Barthélémy de Lesseps en débarquant échappa au sort tragique de l'expédition à Vanikoro en 1788.

Expéditions sur les traces de La Pérouse. Peter Dillon en 1826-1827 aurait raté de peu une rencontre avec un dernier survivant du naufrage... (J'ai visité à Albi le Musée La Pérouse.)

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)

Caissette GHI.

Les Aïnous fêtaient iyomante, イオマンテ, la cérémonie de l’esprit ours. Il s’agissait de sacrifier rituellement des ours adultes élevés en prévision de ce rite depuis leur naissance.

En Suisse : Orsières, Mont-d’Orzeires, Vallorcine indiquent des lieux où vivaient des ours.

Ah ça c'est la meilleure ! Déposé le 1er août dans une caissette GHI au Grand-Saconnex, en face de la station d'essence & du Haricot Sauvage Café, et le livre n'en a jamais bougé en 13 jours...

Donc je le libérerai ailleurs.

Parfois le public est mystérieux. L'ours, pourtant, devrait faire moins peur, il est moins conquérant que le loup, on compte 800 meutes dans l'arc alpin paraît-il, ça devient un feuilleton lupin garanti pour les années à venir. L'ours est plus rare.

Quand j’étais enfant, j’ai lu Mais je suis un ours !. Un récit illustré racontait qu’une usine avait été édifiée au-dessus de la tanière d’un ours brun. Le plantigrade sorti d’hibernation cherche une issue et arrive dans l’usine. Un chef d’équipe le prend pour un humain. « Vous êtes un homme qui a besoin de se raser et qui porte un manteau de fourrure » lui réplique-t-on. L’ours doit actionner une machine en même temps que des centaines d’ouvriers. Jusqu’au PDG on croit que l’ours est une personne, un ouvrier récalcitrant. Mais je suis un ours ! est un livre jeunesse de Frank Tashlin.

- C’en est un ! mumura, contenant mal son excitation, une himalayiste à son partenaire, au sud du Chomolari. Non, du Gankar Punzum. Oui c’est ça du Gangkhar Puensum, en dzongkha གངས་དཀར་སྤུན་གསུམ་, Les 3 Frères Spirituels. - Un migoï ? demanda *. – Eh bien oui d’après les empreintes de plantigrade qui… répliqua l’exploratrice. Le Gankar Punzum est le plus haut sommet vierge du monde, dans les sept mille cinq cents mètres, à cette cote-là ça ne signifie plus grand-chose de tangible pour les vacancières et les touristes. Arolla à deux mille, on voit. Mais 7500. C’est 2700 plus haut que le Mont-Blanc. Au-delà de là où on marche, l’altitude devient ésotérique. Sauf pour les grimpe-monts. Donc les touristes venus au Bhoutan (Gankar Punzum est le sommet du Bhoutan) n’allaient pas escalader, cela ne se fait plus au Bhoutan depuis 2003 mais pistaient le yéti. Le migou. Migoï. L’ours himalayen bhoutanais accéléra la cadence. Ils me suivent, songea le plantigrade. Autant qu’il pouvait songer. Une affaire d’instinct, de phéromones qui alertent quand on est suivi. Il ne peut être loin, dit * (Rapport aux traces) – C’est après moi qu’ils en ont se dit l’ours (sans paroles mais en version instinctive). Le compagnon de l’exploratrice (parce que, hein, tenter une mission pareille sans lien affectif c’est un peu vain) susurra que le yéti avait « parlé ». L’ours réalisa trop tard qu’il avait pensé à voix haute. Pas une option cool pour un animal censé ne jamais parler. Aïe, pourvu qu’on ne m’ait pas entendu pensa l’ours : - Si on surprend mon secret fini la vie tranquille sauvage, ça va déclencher une panique mondiale de savoir que je suis un ours mythique tout à fait comme dans les contes locaux… - Poisson d’avril, ajouta le montagnard privé de sommets. – Ha ha, comme si le yéti parlait, dit la femme. – Il n’est pas assez anthropoïde pour converser. Voilà qu’ils me traitent d’anthropoïde se plaignit l’ours qui n’était pas loin. Mais dans les arbres, les gros buissons ventrus, les espèces de séneçons et rhododendrons d’Asie, il ne se laissait pas voir aisément. – L’écho est balèze par ici, commenta l’homme himalayiste. J’ai entendu mon propre écho du mot « anthropoïde », Dora… M… (ou merde en jargon ursin, je ne sais pas comment on traduit) j’ai encore parlé, pensa l’ursidé. Dora fit remarquer que les empreintes étaient récentes. (Police royale, on a relevé vos empreintes sur une dri. Une quoi ? Une dri, une femelle d’yak.) Dri ou drimo, femelle du yak, élevée pour son lait. Dora, trouve-nous du lait de drimo. Ramène-moi du lait d’yak, yak-yak-yak. L’ours : - Ils ne renoncent pas à la poursuite. Ça ne résout pas la question : où acheter du lait de femelle d’yak ? En ligne ? – Mais c’est un ours ! s’exclame Dora, à la vue du supposé migou qui fuit vers les pâtures d’altitude. – Mais je suis un ours, dit l’ours (les autres ne pigent même pas que c’est lui qui parle parce qu’ils ne peuvent pas s’attendre à un truc pareil).

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)