Chevreuse

by Patrick Modiano | Literature & Fiction | This book has not been rated.
ISBN: 2072753880 Global Overview for this book
Registered by Victor-Schmara of Lille, Nord-Pas-de-Calais France on 10/13/2021
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Journal Entry 1 by Victor-Schmara from Lille, Nord-Pas-de-Calais France on Wednesday, October 13, 2021
Un délice absolu, quand on aime cette disposition d'esprit, ces tonalités :

l'incertitude,
l'entre-deux, le clair-obscur,
les ombres,
la nuit,
l'amour,
les rues,
le soleil,
la mémoire et l'oubli,
les sons étouffés,
les images anciennes,
les désirs intacts.

Une façon de vivre en flânant, en jouissant.
p.140 :
"Était-ce vraiment la solitude ? Très tôt le matin, et le soir, il marchait dans l'une de ces zones : la Tombe-Issoire, Montsouris, la rue Gazan, l'avenue Reille, où l'on sentait si bien l'été à Paris qu'on finissait par s'y fondre et qu'il n'était plus question de solitude. Il suffisait simplement de se laisser flotter au hasard des rues."

p.135 :
"Mais il existait des plages tranquilles et secrètes dans le golfe où l'on pouvait, à l'abri de tout, se laisser glisser jusqu'au coeur de l'été."

Des amours, à peine suggérées.
p.109 :
"Il y eut un coup de vent, et l'un des battants de la fenêtre cogna contre le mur. Elle s'était rapprochée de lui et elle posa la tête sur son épaule. Elle lui chuchota à l'oreille :
"Si vous saviez toute la tristesse de ma vie..."
Puis elle l'entraîna sur le divan, un divan large et bas, comme ceux du salon de l'appartement d'Auteuil."

p.91 :
[Jusqu'ici il voyait Kim justement dans le salon de l'appartement d'Auteuil. Là, soudain, l'air de rien : ]
"C'était un après-midi d'été. Il se souvenait de la tache de soleil sur la porte de la chambre et de la mouche qui la traversait lentement et qu'il ne pouvait plus quitter du regard. Il n'osait plus bouger. Un jour de chaleur et de vacances. Juillet ou bien août, certainement. Un été qui, avec la distance, était devenu intemporel. À quoi bon tenter de retrouver le mois exact ou l'année ? Il restait là, figé, devant la tache de soleil sur la porte."

Et des activités mystérieuses.
p.47 :
"Mais n'appelez pas le soir à AUTEUIL 15.28. vous risqueriez de tomber sur des gens peu recommandables."

p.44 :
"Et, à mesure que la nuit avançait, la musique qui jouait en sourdine devenait de plus en plus forte et la lumière baissait peu à peu, jusqu'à ce que le salon soit bientôt dans l'obscurité. Alors, ce n'était plus l'heure des conversations. Des ombres se mêlaient les unes aux autres sur les divans, et la musique couvrait leurs chuchotements et leurs soupirs. Et chaque fois il avait profité de l'obscurité pour se glisser par la porte entrouverte du salon dans le vestibule, en laissant derrière lui Camille dite "Tête de mort" et Martine Hayward parmi toutes les ombres entremêlées sur les divans."


Enfin, p.101 ce concentré de Modiano -tout y est :

"Il avait prononcé cette phrase en la fixant droit dans les yeux, mais elle gardait de nouveau le silence. Ils firent demi-tour en direction des quais. En marchant, elle lui serrait le bras plus fort. Décidément, elle pratiquait l'art de se taire presque aussi bien que lui. Mais cela ne les empêchait pas de se comprendre à demi-mot."

Gallimard 2021, 150 p.

Released 1 yr ago (9/6/2022 UTC) at Libération contrôlée, -- By post or by hand/ in person -- France

CONTROLLED RELEASE NOTES:

Pour Nodame.

Journal Entry 3 by Nodame at Strasbourg, Alsace France on Friday, September 9, 2022
Un Modiano dans lequel me plonger, un vrai plaisir. Merci Victor-Schmara pour ta générosité.

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