En 1940, la France capitule. En 1941, Jacques Lusseyran, alors qu’il est aveugle et n’a pas dix-huit ans, entre en résistance en rejoignant le mouvement Défense de la France. Le 20 juillet 1943, il est arrêté par la Gestapo, interrogé pendant des jours interminables et enfermé à
Fresnes. Il sera déporté en 1944 à Buchenwald. Comment un aveugle peut-il survivre à cet enfer? Grâce à la protection d’un groupe de Russes et à sa connaissance de l’allemand qui lui permettra d’informer les autres déportés des agissements des S.S. Après un an et demi d’horreur, il est libéré et revient en France où il poursuivra ses études en affirmant ses aspirations littéraires balayées par la guerre.
Cette autobiographie est un exceptionnel exemple d’amour de la vie, de courage et de liberté intérieure face à l’adversité.

Pour Mariesg, ma binôme pour la fête de l'équinoxe. Commandé chez Momox, j'espère qu'il arrivera en bon état comme promis.
Bonne lecture !

Trop contente !!!! J'ai reçu ce livre de ma liste de souhaits pour la fête de l'équinoxe, et il est arrivé en super bon état.
Ça a failli être un magnifique livre sur les arbres, mais comme je l'avais déjà, je suis contente que ce soit plutôt celui-là. Ça tombe bien !
Je ne le lirai probablement pas avant un petit moment parce que je suis en ce moment dans une histoire de nazisme. C'est suffisamment lourd pour qu'on espace ce type de lectures qui blessent profondément.
Mais il va prendre une place de choix dans mon étagère à lire.
Merci, Icila !

Difficile de mettre une note à un livre qui parle des horreurs du nazisme - et donc de l'humanité...
Ce livre m'a d'abord perturbée et mise un peu mal à l'aise. Difficile d'accrocher avec tant de mysticisme. Se réjouir de devenir aveugle, voir la vie comme une grâce alors même qu'on est dans un camp de concentration... j'ai du mal. Et en même temps, je trouve cette force de vie et d'espérance absolument remarquable, admirable.
Ce personnage de Jacques, cette personne qui a vraiment vécu, est très particulière. Je pense que c'est un être absolument différent. Différent dans sa façon d'appréhender la vie et les gens.
Et remarquable, je l'ai déjà dit, par son engagement (il a créé un énorme réseau de résistance alors qu'il n'avait pas 18 ans !) et par sa vision de l'humanité.
Bref, ce livre ne ressemble à aucun autre parce qu'il nous fait découvrir une autre façon de voir le monde. Et en même temps il ressemble à tous ces livres qui racontent le nazisme. Tout en pudeur et en crudité à la fois. Toujours on découvre de nouvelles atrocités, alors que le seuil du supportable est dépassé depuis bien longtemps.
Quand on découvre les nombres, c'est une chute sans fond. Rien qu'à Buchenwald, 80 000 hommes fusillés en quelques heures. 80 000 ! C'est déjà une ville...
J'ai aussi découvert dans ce livre l'existence des Straflager, les camps punitifs, dont le seul but est de briser les hommes avant de les déporter. En une ou deux semaines, on retire aux hommes qui y sont envoyés le désir-même de vivre, la moindre étincelle d'espoir. On les enferme dans un absurde effondrement.
On les faisait dormir deux heures par nuit. On ne les faisait boire qu'une fois par vingt-quatre heures. On les douchait cinq fois par jour à grands torrents d'eau glacée. On les faisait s'accroupir. Ils devaient garder cette position sous peine d'être abattus d'un coup de feu. Ils devaient, dans cette position, à petits bonds précipités, faire le tour d'un bassin rempli d'eau, selon les jours pendant six ou huit heures de suite. Ceux qui tombaient dans le bassin en étaient retirés et fouettés. (page 261)
Aucune logique dans cela. On prend des hommes et on les brise. On n'utilise même pas leur force de travail. On ne les tue pas pour s'en débarrasser. On exerce sur eux une cruauté absolue. Et ils s'en remettent parfois.
Je suis toujours effarée par cette violence à la créativité sans bornes, et toujours admirative de ceux qui ont réussi à s'en sortir. Quelle force, quel courage !
Jacques Lusseyran parle de ceux qui, chaque jour, se jettent sur les clôtures electrifiées du camp pour griller et enfin en finir avec toute cette douleur. Comme je les comprends ! Lui, pour s'en sortir, choisit de ne vivre que l'instant présent. Surtout ne pas penser au passé et à ceux qu'on aime, c'est trop douloureux. Surtout ne pas penser au futur, cela demande trop d'énergie. N'être que dans le présent, dans la minute présente, et la vivre intensément. Manger son pain tout de suite en savourant chaque bouchée, ne pas le garder pour un plus tard qui n'existera peut-être jamais. Profiter du moindre rayon de soleil pour se réchauffer, pour se sentir bien, sans penser au froid qui va revenir. Chaque minute, vivre la minute présente et ne penser à rien d'autre.
Je suis à la fois épouvantée et admirative de cette histoire.

Et voici pour toi ce livre que tu souhaitais lire.
Il est très spécial, en quelque sorte un peu mystique. Pas mystique religieux mais mystique dans sa vision de la vie, si je puis parler de vision.
J'espère qu'il te plaira.

Merci Marie. Le livre est bien arrivé aujourd'hui.