Luc était dans son jardin, tranquille, quand soudain Édith lui est littéralement tombée dessus. Pile sur lui. Et l'a roué de coups.
Avant de s'excuser platement : membre des forces spéciales, elle venait d'être parachutée pour neutraliser une cible, hélas résidant à quelques maisons de là.
"Mauvaise information, désolée", lui susurre-t-elle, achevant de panser ses plaies.

Au moment où l'histoire les saisit, ils viennent de rompre. Vivre avec une agente était compliqué, apparemment.
Mais voici qu'Édith revient, et elle est en fâcheuse posture. La tension monte.

Flammarion 2021, 250 p.

Alors, que recouvre ce mystérieux concept de Double Nelson, se demande-t-on.
C'est une très bonne question.

Non, ça n'est pas l'ordre que donna au capitaine de son navire le chef de l'escadre française à Trafalgar.

C'est une prise de catch réputée, qui met fin au combat : vous êtes derrière l'adversaire, vous glissez vos mains sous ses aisselles et les rejoignez sur sa nuque. Il est coincé, il ne peut rien faire. Ses bras sont immobilisés à l'horizontale, tel un épouvantail, et un rude sentiment de ridicule l'envahit.

Attention, ami débutant en catch, cette prise est dangereuse : une trop forte pression sur la nuque, et c'est le fauteuil, ou le cimetière.
Sur le terrain amoureux en revanche, un Double Nelson, réalisé tendrement et en confiance, peut constituer un mets de choix : l'immobilisation factice, la proximité de la bouche avec le cou du partenaire, les corps plaqués, et l'intense liberté laissée aux membres inférieurs, raviront et laisseront un souvenir épanoui : Oh, merci, Philippe Djian.