Présent absolu
by Gérard Pfister | Poetry | This book has not been rated.
ISBN: 2845902034 Global Overview for this book
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Quatrième de couverture:
"Quelque chose est ici. Cela n'a pas de nom. Ne vient de nulle part. Espace. Lumière. Un regard. Source noire. Cela jaillit sans cesse. La peau. Les yeux. Les lèvres. Les mots. Jaillit comme d'une paroi. De nulle part. Sans but. Infiniment précieux. Et ce n'est rien. Tout sera oublié. Déjà comme. Comme si déjà - depuis toujours. Infiniment précieux. Et comme irregardable. Trop vertigineux. Voir cela - cette lumière. Entendre - ce silence bruissant de tant de corps. Sentir - le souffle près de céder. Et tout à la fois : ne pas voir - ne pas entendre - ne pas sentir. Ne pas pouvoir. Ici comme absent. Déjà dans l'oubli. Ici comme si rien. Qu'une nuée. Un voile. Comme si rien d'autre - que des ombres, des songes. Dans la rue silhouettes fuyantes, vagues terreurs au fond du ventre, raideur cadavérique des pensées. Rien d'autre que servitudes, masques. Tant de buts, de poses. Sans personne.
Comme si nulle matière. Quelque chose est ici. Vivant si fort. On voudrait crier. Mais si peu de chair, de sang, d'air. Déjà poudre, poussière. Comme rien. Ce peu d'ici - déjà comme nulle part. Ce peu de mots - déjà comme silence. Infiniment précieux. Et le cri reste enfoui. Impossible. Étouffé. Déjà comme oublié. Quelque chose est ici. Évident. Taraudant. Présent si intensément. Si seul à jamais que c'est douloureux. Les globes des yeux brûlés par la lumière, tempes battues par les vagues du sang. Quelque chose parle ici. Et n'a rien à dire. Rien d'autre que se dire. Cet ici de sang et d'os. Si peu. Cet ici de si peu de mots. Qui ne sont qu'un peu d'air, un peu de peau. Ce moment singulier où un semblant de chair se sera dit - et aucun sens, aucun lendemain. N'aura été que voix vacante dans l'espace de personne. Ligne, volte, vibrato. N'aura été que chant. De nul poids, portant tout - de rien à rien. Souverain - tissé de tout, brûlant de tout. Soudain levé, déjà éteint. Quelque chose -ailé, brisé. Ici est le chant. Corps et mots, sang et os - tout entier le chant. Dans chaque inflexion, chaque ligature. Délivré des ombres et des songes, de l'oripeau de tout. Lorsque le souffle ne fait plus qu'un avec la chair, le repos avec la lumière. Dans l'oubli quand s'est levé un présent sans pareil."
"Quelque chose est ici. Cela n'a pas de nom. Ne vient de nulle part. Espace. Lumière. Un regard. Source noire. Cela jaillit sans cesse. La peau. Les yeux. Les lèvres. Les mots. Jaillit comme d'une paroi. De nulle part. Sans but. Infiniment précieux. Et ce n'est rien. Tout sera oublié. Déjà comme. Comme si déjà - depuis toujours. Infiniment précieux. Et comme irregardable. Trop vertigineux. Voir cela - cette lumière. Entendre - ce silence bruissant de tant de corps. Sentir - le souffle près de céder. Et tout à la fois : ne pas voir - ne pas entendre - ne pas sentir. Ne pas pouvoir. Ici comme absent. Déjà dans l'oubli. Ici comme si rien. Qu'une nuée. Un voile. Comme si rien d'autre - que des ombres, des songes. Dans la rue silhouettes fuyantes, vagues terreurs au fond du ventre, raideur cadavérique des pensées. Rien d'autre que servitudes, masques. Tant de buts, de poses. Sans personne.
Comme si nulle matière. Quelque chose est ici. Vivant si fort. On voudrait crier. Mais si peu de chair, de sang, d'air. Déjà poudre, poussière. Comme rien. Ce peu d'ici - déjà comme nulle part. Ce peu de mots - déjà comme silence. Infiniment précieux. Et le cri reste enfoui. Impossible. Étouffé. Déjà comme oublié. Quelque chose est ici. Évident. Taraudant. Présent si intensément. Si seul à jamais que c'est douloureux. Les globes des yeux brûlés par la lumière, tempes battues par les vagues du sang. Quelque chose parle ici. Et n'a rien à dire. Rien d'autre que se dire. Cet ici de sang et d'os. Si peu. Cet ici de si peu de mots. Qui ne sont qu'un peu d'air, un peu de peau. Ce moment singulier où un semblant de chair se sera dit - et aucun sens, aucun lendemain. N'aura été que voix vacante dans l'espace de personne. Ligne, volte, vibrato. N'aura été que chant. De nul poids, portant tout - de rien à rien. Souverain - tissé de tout, brûlant de tout. Soudain levé, déjà éteint. Quelque chose -ailé, brisé. Ici est le chant. Corps et mots, sang et os - tout entier le chant. Dans chaque inflexion, chaque ligature. Délivré des ombres et des songes, de l'oripeau de tout. Lorsque le souffle ne fait plus qu'un avec la chair, le repos avec la lumière. Dans l'oubli quand s'est levé un présent sans pareil."
Journal Entry 2 by _Neko_ at Café-Glacier Remor in Genève, Genève Switzerland on Thursday, September 17, 2015
Released 8 yrs ago (9/17/2015 UTC) at Café-Glacier Remor in Genève, Genève Switzerland
WILD RELEASE NOTES:
Libéré sur l'étagère au fond du café :)